Pod de l'académie de Rennes

Les pluies sont considérées comme acides si leur pH descend en dessous de 5, là où une pluie «normale» a un pH ≈ 5,6. Elles se forment par réaction de l’eau avec des polluants (SO₃, SO₂ et NO) présents dans l’air. Elles sont donc une conséquence des activités humaines polluantes. Nous nous sommes demandées en quoi les pluies acides sont dangereuses pour les êtres vivants aquatiques.

 Nous avons alors mis en place l’expérience suivante.  Nous avions trois bocaux remplis d’eau de pH=7. Chacun contenant trois planorbes et 10 cm d’élodée. Nous les avons régulièrement arrosés : l’un avec de l’eau de pluie de pH=5.8, les deux autres avec des solutions d’acide sulfurique simulant les pluies acides les plus courantes l’une de pH=3 et pH=5. Chaque semaine nous observions l’aspect général des bocaux et à la loupe binoculaire les élodées et les planorbes. Après plus d’un mois, les élodées des bocaux arrosés avec nos pluies acides sont en piteux état : elles sont dégarnies et virent au marron notamment celle du bocal avec la pluie de pH 3. Celles du bocal témoin, arrosées avec de l’eau de pluie classique sont en parfait état : vertes et bien garnies. L’observation des planorbes à la loupe binoculaire ne révèle aucun impact notable sur leur coquille. Ils sont tous en vie et se portent bien.

Ainsi, les pluies acides ont bien un impact sur les êtres vivants, notamment sur les végétaux. Les espèces animales semblent moins sensibles aux changements d’acidité de leur milieu. Cela ne veut pas dire que les pluies acides ne les affectent pas. En effet notre expérience a des failles : le pH de nos pluies acides qui au fil du temps a augmenté, la réalisation en milieu fermé ainsi que sa courte durée. Finalement pour limiter l’impact négatif des pluies acides, la meilleure solution reste toujours de limiter les émissions de polluants dans l’atmosphère. Ce qui a été préconisé vers 1990 et a abouti à une forte baisse des émissions de SO₂ et ainsi une diminution des pluies acides depuis cette date.